Ne Me Laisse Jamais Sortir
Benjamin Biolay
3:08Si vient le vent, quand d'aventure, je ne suis là Que la pluie cesse et que même l'air vient à manquer Si la rosée ne perle plus du réséda Alors dis-toi que j'ai souhaité mourir d'été N'étant qu'à moitié moine, à moitié soledad Je voudrais que de moi presque rien ne subsiste Une petite vue modeste, quelques arts, rien toi Ou quelques mots sur une porte de service À défaut de rentrer, je ne pars pas vraiment Je suis le caillou bleu ou l'oiseau dans la cour Je suis la larme qui coule quand tu prêtes serment Car tu sais que tu mens quand tu dis pour toujours Si vient la nuit, quand d'aventure, je ne suis là Et qu'au matin, les deux, je ne suis de retour Si la rosée ne perle plus du réséda Alors dis-toi que j'ai souhaité mourir d'amour Ceux qui m'auront connu ou même aimé parfois Pendant quelques années reverront mon visage Dans le reflet d'une eau, dans le manteau d'un bois Jusqu'au jour où mes traits se feront paysage Dans des mémoires fondues ou des rêves éthiques Du tabac blond laissé dans un grand salon d'art Toi, tu n'oublieras pas nos chers travaux pratiques En pensant que c'est moi qui te prends dans le noir Si vient le vent, quand d'aventure, je ne suis là Que la pluie cesse et que même l'air vient à manquer Si la rosée ne perle plus du réséda Alors dis-toi que j'ai souhaité mourir d'été Si la rosée ne perle plus du réséda Alors dis-toi que j'ai souhaité mourir d'été Que si je ne reviens plus, que si je ne reviens pas C'est parce que les neiges d'antan m'ont rappelé