Détestable
Dalí
2:48Madeleine nous racontait Zabeth, ma sœur et moi On jetait des coups de regards à la fenêtre En priant pour l'apercevoir Puis d'un coup une secousse ou deux Un tremblement de voix Ma grand-mère pleure et laisse couler ses yeux Une main posée sur le matelas lui servant d'accoudoir Madeleine est celle qui cerne ceux qui sont tristes Madeleine est belle m'a appris à relever la tête, à repasser mes chemises Elle m'a appris à me taire Elle m'a donné raison quand j'y trouvais de l'injustice Cette balance parfaite Elle me disait qu'on irait tous au paradis Rassurant celui que j'étais qui se souciait de Zabeth Madeleine, Madeleine Madeleine, la muse Celle qui aime, celle que la vie amuse Madeleine a beaucoup souffert Je l'aime, elle qui m'a tout offert Madeleine, la muse Celle qui aime, celle que la vie amuse Une grande fierté m'envahissait Quand je suivais ses pas le dimanche Chantant dans cette église un peu froide Aujourd'hui, elle taxe mes cigarettes Comme une jeune fille peur d'être surprise Quand elle fume à la fenêtre Elle me raconte l'homme de sa vie Avec un sourire en coin Les yeux qui s'humidifient Ma grand-mère ne pleure pas, ça lui va bien La tête haute, grande classe Des hortensias dans la main et de la fierté dans la voix Mais aujourd'hui la gadoue laisse des traces au sol Les femmes dirigent et accompagnent Et les hommes ont le cercueil sur l'épaule