Oriflamme

Contemplée par le vent en ses fiers élans
Une bannière éprise d'un destin conquérant
Pontifiante dès l'aube dans le ciel brûlant
Vigilante au soir, toujours se défiant
Héritier des forts, occis en la vénérant
Symbole impavide des guerriers vaillants
Ses couleurs exaltent les ardeurs rubescentes
Mêlant à l'histoire les offrandes du sang
Oriflamme ! Oriflamme !
Dardant son panache, reflétant les montagnes
 Hissant dans la vallée un pavois flamboyant
Etendard enivré d'illustres campagnes
Jaillissant d'azur en clameur éminente
Oriflamme ! Oriflamme !
Plastron de pierre enlacé d'une rivière
Ourlée d'une protection divine tutélaire
Assoupis par leur morgue derrière leurs murs leurrant
La tragédie des hommes repus de suffisance 
 Ouvrant les brèches du sort en s'aliénant
A la faveur du Dieu, péril de l'allégeance
Infatuée de son prestige
Grisée par l'abondance de ses terres
Aveugle aux convoitises
Des contrées alentours où conspirent les adversaires
Le déclin amasse des nuées de fer
Ourdissant la chute de la forteresse
Se recommandant aux forges crépusculaires
Fourbissant l'épigraphe d'une aube vengeresse
Portant le combat à l'assaut des tours