Revoir Un Printemps
Iam
3:53Lâches Lâches Lâches Lâches Lâches Lâches J'ai appris à aimer les secondes qui viennent, un couteau entre les omoplates Sourire au soleil, sous les nuages, un jour maussade À rester droit quand la cour s'penche, langue sur le sol vomiteu Captant l'attention des puissants J'suis planté là des ans, épuisant, écoutant les palabres Et raisonnements ahurissants de gens suffisants Puis détester mon visage à l'écran, fallait livrer bataille J'ai fui, seulement, j'crois qu'j'en ai pas eu l'cran Celui d'porter l'poids d'être si connu Que l'air s'dresse comme des murs Gardés par des démons trépidants Deux mètres de marge, c'est pas évident La nature humaine retorse a fait d'moi un bonhomme hésitant But suprême à tous, aimer, rire, vivre et rester entier J'ai vu l'courage irradiant, pas dans l'shit, mais dans l'chantier Arrête ce char, la fumée m'a porté au paradis des lâches Faux comme c'nuage épais Mes responsabilités jetées dans les bras du JB C'était sûrement la faute aux autres, enfin, c'était mon idée C'est drôle comme on change, met les valeurs au piquet C'est glorieux comme taper un mec à terre en comité Nos carcasses errent dans ces rues, sans sympathie Faisant place aux coups miteux, à l'apathie, que d'lâches culs mités Derrière nos visages, courage, on rapatrie Mettant l'feu à des voitures, on promet qu'l'on sera pas triste, on y met La rage, la rancœur, la haine On s'aperçoit même pas quand nos tripes traînent par terre Comme des milliers d'gens, j'ai été souligné, souillé Quand mes repères ont été oubliés Et l'esprit est la chose la plus dramatique à perdre Car la valeur d'un homme s'mesure au poids d'ses pensées Enfin j'crois, t'sais, faut avancer Car nos cœurs sur des chemins sinueux sont lancés La première image, celle qui m'saute aux yeux C'est sa mère avec ses bras dirigés vers les cieux Moi, pouvant rien faire, j'me sentais lâche pendant qu'mes potes cherchaient l'feu Le moment où la jeunesse se gâche Courageux ou débile? Fils, on s'en tape au fond, on sait rien C'qui motive les êtres? Plus rien Plus l'temps de voir, que tous, on est schizophrènes Qu'on rêve tous, d'une autre vie avec moins d'peines On s'pose pas d'questions avec 20 piges dans la poire Passion, désir, étaient les mots clés de nos répertoires Dire qu'il aurait pu avoir des gosses comme moi Voir qu'la vie, c'est eux et pas nos putains d'proies Nos chemins bis créent des fossés, où c'est dur de sortir Il n'a pas vu le sien au milieu des saphirs Ni personne, d'ailleurs, c'est la société qui veut ça Ouais, chacun s'occupe d'son cul, et de son chemin de croix À cause d'cette mentalité d'merde, j'ai perdu un frère Sur vos faces, je gerbe, je pourrais jamais m'taire Tu vois toujours dans l'même créneau cono la merde Dégun la veut, mais c'est ancré dans l'sang chez nous Et avec ça, on vit et on emmerde l'monde Quoi, qu'est-ce qu'il y a? Fallait l'voir s'effondrer Son sang, s'répandre, son corps s'détendre et nous à attendre Que l'miracle descende, il s'est fait descendre Combien sont fautifs? Combien sont lâches dans ce texte? À vous l'compte, à vous d'voir, à vous d'répondre Peut-on vraiment l'dire? On déambule tous un bandeau sur les yeux Nos jugements sont faussés Ils ont traîné cette pauvre vieille sur cinquante mètres Merde, on est capable de ça, c'est dur à admettre Étaient-ce des hommes ou bien des bêtes Leurs hauts faits en grosses lettres N'est-ce qu'une encoche de plus aux lettres de leur crosse Manquerait plus qu'ils prennent la grosse tête Ça m'consterne derrière la faim, l'honneur se terre Le cœur se tait comme ces ventres affamés Que je me surprends à détester Comme ces bouches restées fermées, ces bras figés Qu'avaient pas deux secondes pour regonfler le torse d'une triste humanité Bien sûr, ça me concerne, je l'imagine alitée Je pense aux siens que j'aurais pu en être J'enrage rien qu'à cette idée Qu'on puisse voir ça comme une banalité, un show télé Où dame fatalité se fait grassement payer À coups de mines par ces cons laissés Afrique parsemée personne s'en mêle racisme affiché Mais tant que le shérif dit rien, personne doit broncher Péché originel Sodome et Gomorrhe renaît à l'abri Du secret confessionnel comment tu veux Que volent nos anges sans leurs ailes Lâcheté quotidienne ça doit être dans le sang L'air du temps, hypocrite mélodie Clôt les paupières de ses yeux que l'on maudit Ces mots sciemment omis, j'crois pas ce que je lis Ça aurait pu être ma mère merde Ils ont traîné cette pauvre vieille sur cinquante mètres Lâches Lâches