Montparnasse

Combien de fois sous cette tour
Se sont épuisées mes amours
Celles dont je garde quelques lettres
Remplies de si et de peut-être
Autant de pauvres à-valoir
De grains de sable dans un mouchoir

Combien de rendez-vous manqués
De《mantenant il faut se quitter》
Pas la peine de s'écrire
Car on sait que ce sera pire
Ainsi se terminent les histoires
Comme de simples romans de gare

Sous le reflets de Montparnasse
Dorment des rêves éveillés
Les fantomes dansent des valses
Près de la rue de l'arrivée
Si l'on se perd dans Montparnasse
On peut parfois y retrouver
Quelques traces bien qu'elles s'effacent
De mes vies inachevées

Et toi qu'à l'aube de mes trente ans
J'ai croisé sans y croire vraiment
Toi l'homme d'aucune promesse
Toi l'inconnu à cette adresse
Toi qui partais vers d'autres lieux
Et moi je n'aimais pas dire adieu
Sais-tu qu'un jour j'ai cru te voir
Au bras d'une autre, rue du Départ
Vous aviez l'air si heureux
Qu'un instant c'était nous deux
Que j'ai cru voir prendre un taxi
Voler un heure ou un nuit

Sous le reflets de Montparnasse
Dorment des rêves éveillés
Les fantomes dansent des valses
Près de la rue de l'arrivée
Si l'on se perd dans Montparnasse
On peut parfois y retrouver
Quelques traces bien qu'elles s'effacent
De mes vies inachevées

Tandis que sur la grande place
Les autobus et le temps passent
Se mêlent au flot de la foule
les échos de mes amours soûles
Les lambeaux, les a-valoir
De ce qui ne fut même pas un histoire