Je Me Bats
Kenza Farah
4:12Lettre du front Ici les combats font rages Déjà plus d'une année passée loin de toi Je ne compte plus le nombre de fois Où j'ai relu tes lettres, pour y trouver ton soutien C'est dans ton sourire que je puise la force de me battre Jamais un hiver ne m'a paru aussi froid Un jour, je reviendrais, inchallah Je lis ta lettre, et des larmes coulent de mes yeux Des perles salées, roulent sur mes joues Le papier se froisse sous mes doigts Déjà plus d'un an loin de toi À chacune des lettres du front Je tremble, j'ai peur, j'ai froid Je te revois, fier en uniforme Sur le quai de la gare, paré à partir Tu m'as promis de revenir, j'ai promis de te soutenir Tu puises la force de te battre, dans mes yeux et mon sourire Oh, avant l'armée, j'étais starbé, dans le quartier J'ai formé l'équipe la plus cramée, les keufs étaient alarmés Zharma on a cané, les mecs les plus chtarbés Srab je n'ai pas peur de te fumer, pour m'affirmer Ensuite 3 ans ferme, la prison m'a enfermée J'ai vu ceux qui m'aimaient mieux qu'au travers d'une bière de quartier Des pleurs, je vais t'épargné En m'engageant au front je voulais tourner La page avant que l'on me retrouve contourné Au Rwanda, au proche orient, je me suis aspiré Au Darfour ma vie a changé, des courses à Carrefour J'écris, sur mon carnet le déroulement de chaque jour Pour que tu puisses comprendre ce que je ressent durant mes journées T'inquiète la salat j'ai pas détourné Tu me connais, je suis borné, l'odeur de la mort, m'y a renfermé Déjà un an que je suis parti, le temp y passe chanmé J'écris cette lettre entre l'assaut d'un cocktail molotova Tu me décris ta vie là-bas, au fond des tranchés Tu parles d'une odeur qui flotte celle de la mort Et tu t'étais fait des amis, ils ont disparu, aujourd'hui Tu évites de m'en parler, tu ne veux pas que je me fasses du soucis Tu rêves la nuit, de mon visage, d'autres paysages Dans ton cœur tout est détruit, reste mon image Nous sommes en plein mois de décembre, un second hiver loin de toi La neige a la couleur du sang, mes mains sont brûlées par le froid Oh, je t'écris cette énième lettre, pour que tu comprennes que c'est la dernière Car derrière moi les tirs fuses, me repoussent en arrière La guerre n'a pas de barrière, je l'ai appris hier Quand une balle, c'est logée dans mes artères Je suis parterre, je vais partir, je t'embrasse toi Embrasses mes supporteurs morts, avec la manière, et le cœur d'un bulldozer J'ai compris, qu'au casting de la mort, y a pas que la misère Qui postule, j'emmène ton visage à titre posthume Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien Reviens-moi, je t'en prie, les souvenirs m'assaillent Pourquoi donner ta vie sur un champ de bataille? Loin de tes yeux, les miens ne voient plus rien Mon cœur ne bat plus, sans le rythme du tien Reviens-moi, je t'en prie, les souvenirs m'assaillent Tu as donné ta vie sur un champ de bataille? Un jour, je reviendrais, InshAllah Ouh-ooh, ouh-ooh, la la