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Lisa Portelli - Voilà La Mer | Скачать MP3 бесплатно
Voilà La Mer

Voilà La Mer

Lisa Portelli

Альбом: Absens
Длительность: 5:15
Год: 2025
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Текст песни

Voilà la mer m'a recrachée et je reviens toute nue
Sur la terre des vivants
Je ne sais que faire de cette peau et de mon sang 
Je ne comprends même plus cette langue que je connais si bien pourtant
Comme si le voyage n'avait pas existé
J'ai deux trous à la place des yeux,
Néant
La beauté m'a crevée
La lumière enchantée des halos pâles
M'a aveuglée, terminé.
Voilà la mer m'a rendue à la terre.

Voilà la mer m'a recrachée, 
l'ailleurs m'a expulsée
A poil comme j'ai toujours été
Jetée sur les graviers

C'est bien d'ici d'où je viens
Je suis d'ici
pas d'ailleurs
l'ailleurs je l'ai déjà dit
n'existe pas
et d'ailleurs je m'en bats
La mer m'a recrachée car il faut bien revenir,
Il faut bien s'unir et ne plus s'appartenir,
Dans une maison en pierre chaude, habitée
Et les trains de nulle part qui viennent
Encore nous chercher
Nous faire rêver
Des instants, juste des instants
Prends ça
Tu reprendras bien un dernier verre
Promis je n'irai pas toute nue sur la place des passants 
Promis je ne dirai rien, absolument néant de ce voyage
De toute façon personne n'y comprendrait rien
Comme d'hab'
Tu parles, tu racontes, tu t'excites sur ton idée
Et le regard des autres sur ta bouche
La fait tomber
Flan, vide, néant
C'est que je veux retrouver mon exil

Voilà la mer m'a recrachée, 
l'ailleurs m'a expulsée
A poil comme j'ai toujours été
Jetée sur les graviers

Oui je veux retrouver mon exil 
Cette langue que chantent en secret les enfants
Mon exil, ma tour d'ivoire, mon orgasme lent
Ici, il faut le dire je m'emmerde
bye les goélands
bye bye les géants
la mer m'a recrachée et je reviens à poil
Comme j'ai toujours été
Nue et ébahie par tant de beauté
Nue et abrutie abritée par les petits nuages roses
Qui flottent
Si l'on veut encore me déshabiller
Circulez ! Circulez !
il n'y a rien à voir qu'une petite cage dorée
J'ai le souvenir des algues qui reviennent
Quand je me faufile humide dans la ville
J'ai le souvenir de mes amies crevettes rieuses
Le souvenir des marins morts perdus en mer qui
cherchaient leur infante amour sur les îles d'infortune
Vous tous je vous retrouve à la bibliothèque municipale
A la page de ce livre que je n'arrive jamais à finir
Et j'entends non loin mais très profondément blotti
Dans mon tympan sympathique
Le chant extatique des sirènes 
Mais vous ne me la ferez plus
Je n'y crois plus à votre beauté, 

Voilà la mer m'a recrachée, 
l'ailleurs m'a expulsée
A poil comme j'ai toujours été
Jetée sur les graviers

Je l'entends parfois entre deux rendez-vous
Mon rêve
Je l'entends cette mélodie ancienne
Quand je marche, quand je me presse, quand j'enlace mes amis.
J'enlace le rocher, la pierre qui garde ses histoires
Je vous aime, cette mélodie n'est jamais loin entre nous
Certains parlent de  poésie 
 Je l'ignore sinon elle me dévore
cette langue que chantent en secret les enfants

Voilà la mer m'a recrachée, 
l'ailleurs m'a expulsée
A poil comme j'ai toujours été
Jetée sur les graviers"