Luis Mariano
Phanee De Pool
3:57Le bonheur, animal sauvage On le course, on le cherche, on le flic, on le pourchasse On le domestique, on l'idéalise On se l'approprie et puis on le déguise Pour l'avoir en laisse, comme un chien de compagnie Que l'on caresse, avec les yeux qui pétillent Assis aux pieds, tributaire de nos humeurs Comme une béquille de diamant qui reflète les couleurs Le bonheur, c'est une drogue légale Mais c'est comme les cerises; si t'en bouffe trop, ben ça fait mal Ça s'infiltre dans les veines comme un oeil dans une spirale Et puis ça crame le coeur car trop de bonheur est létal Le bonheur, c'est pas un jeu de hasard Ça te tombe pas sur la gueule comme une victoire au Poker Ça s'attrape comme une grippe, ça s'oublie comme un cauchemar C'est une bataille qui oppose le soleil au brouillard Le bonheur lui, il est toujours à l'heure Et s'il arrive en retard c'est qu'on l'attendait ailleurs A la fausse place ou bien le mauvais jour Qu'il était sur une terrasse quand on le cherchait dans la cour Le bonheur c'est un train à grande vitesse qui passe Dans une gare temporaire que la routine efface y a pas de billet, pas de contrôleur et pas de première classe Et c'est pas toi qui bouge, c'est le décor qui se déplace Le bonheur se tisse comme une toile d'araignée Et il se brode sur une devise avec des perles de rosée Se porte en bracelet, en bague ou en collier S'offre en bouquet, en blagues ou en baisers Le bonheur, c'est l'enfant roi aussi fragile que le verre Quand on le repousse d'un doigt, il se fissure et puis il meurt Il s'éteint sur un trottoir à la lueur des lampadaires Aussi faible que la lumière d'une luciole seule dans le désert Le bonheur rend jaloux, rend malade et rend fou On se l'arrache comme une médaille qu'on attache autour de son cou On s'en prive sans réfléchir pour l'économiser Puis on le cache pour surtout, ne jamais s'le faire piquer On le vend au marché noir, au prix du kilo d'or Et personne ne réalise que quand y en a plus eh ben y en a encore Quand y en a plus eh ben y en a encore Quand y en a plus eh ben y en a encore