Condamné
Rap Game Ia
3:17Ils veulent tous descendre mais personne glisse La rage s'évapore dans des stories qui finissent Soixante-huit c'était des sacoches bien pleines Pas vidées par des plans cul ou des chaînes Les gars portaient leur courage comme un brassard Aujourd'hui même le falzard s'est fait la malle peinard Y'a plus rien dans le kalbar, même Et tu sais ce qui a disparu? C'est leur falzard, quand même De Gaulle flippait face aux foules en pagaille Maintenant on flippe de perdre deux jours de travail On scrolle la colère jusqu'à minuit trente Mais on bouge pas un orteil, c'est la révolte absente J'peux pas, j'ai cédéi, j'ai crédit, j'ai Netflix Et puis j'suis fatigué, pouf, j'rentre de chez BASIC J'me plains sur Insta, j'retweete la misère Mais j'fais pas grève, demain j'ai kiné à dix heures Plus on attend, plus ça s'ra mort Plus on recule, plus le mur s'rapproche fort Quand l'échec s'installe, la peur le renforce Et demain on n'aura même plus la force Plus on temporise, plus le feu s'éteint Plus on obéit, plus la chaîne nous atteint Le feu d'la révolte, frère, faut pas l'étouffer Ou c'est l'dernier souffle qu'on va tous bouffer Chaque jour qu'on laisse passer sans bouger C'est un droit qu'ils verrouillent, un silence à coucher On s'endort sur des coussins d'habitude Mais c'est nos libertés qu'ils graillent dans l'attitude La peur nous freine, la fatigue nous cloue Mais l'avenir s'ra mort si on lève pas le coude Ils veulent des peuples dociles, muets, fatigués Des poings dans les poches, des esprits pliés Y'a plus de couilles dans le froc, plus d'écho dans les rues On crie dans nos têtes mais dehors c'est la mue Ils ont blindé les lois, ils ont muselé la voix Mais on reste là à binger pendant qu'ils plantent la croix On a l'cœur en feu, mais l'corps en veille Le réveil est cruel, et la chute sans appel Tant qu'on reste assis, l'Histoire s'écrit sans nous Et demain nos gosses marcheront sur des genoux Plus on attend, plus ça s'ra mort Plus on s'éteint, plus le système s'renforce encore Plus on ferme nos gueules, plus ils posent leur décor Et demain on aura même plus l'droit d'avoir tort Plus on temporise, plus le piège se referme Plus on baisse les yeux, plus le sol devient ferme Le peuple avait des corones, maintenant y'a plus rien Juste des fantômes en survêt' qui serrent les poings pour rien