C´Est Ma Vie
Salvatore Adamo
4:27Dans l'anonymat de mes vitres fumées Dans ma berline En roulant au pas je peux les observer Sans qu'ils devinent Qui peut se planquer là, qui s'en vient les narguer Dans leur routine Ce n'est jamais que moi qui reviens me chercher A mes racines Ce n'est jamais que moi qui reviens me chercher A mes racines Ils sont tous là sur le pas de leur porte Mes gens d'avant Toujours un rêve en retard mais qu'importe Ils ont le temps Et pour une prière restée lettre morte A Saint-Argent Leurs plus beaux souvenirs les escortent A chaque instant Ils se parlent de tout, des senteurs de l'été Des fleurs de leur pommier, des choses les plus simples Et moi je les envie, moi qui ai tout oublié Moi qui me suis perdu dans l'ennui de l'Olympe Le geste est large et le rire est superbe Quand il vole en éclat ravivant les palabres Le soleil dans l'accent, l'ironie dans le verbe Ils sont encore à Naples, en Sicile, en Calabre Assises dignement les femmes cousent Elles soupirent en chœur, au ciel levant les yeux Quand leurs maris, tout bas, pour les rendre jalouses S'inventent des exploits à coup sûr amoureux Dans l'anonymat de mes vitres fumées Je me souviens Et je le revois illustrant ses idées Avec les mains Mon père pardonne-moi, je ne t'écoutais pas J'étais si loin, loin, loin Tu me disais déjà que vivre avec les rois Ne sert à rien, rien, rien Toujours au ralenti, je poursuis ma promenade Un ballon rebondit sur ma vitre et s'envole Je me retrouve enfant sur la même esplanade Je rêvais de Pelé, autres temps, autres idoles Mais à part ce détail, les gosses n'ont pas changé Si ce n'est dans le regard cette vraie insouciance Qui nous a tant manqué, nous étions étrangers Eux sont enfin chez eux avec leur différence Au bord de la rivière j'allais souvent rêver Elle n'est plus qu'un pipe-line qui coule nulle part Un peu comme ma vie, balisée, programmée Je ferais mieux de rentrer, il se fait déjà tard Très tard Très tard