Répondez-Moi
Scylla
4:39J'oublierai pas qu'à une époque, j'étais un p'tit gars triste et fier J'voulais porter sur mon mini-torse les cicatrices de Ken J'étais sportif, exhorté par mes irascibles rêves Un mini-homme qui n'jamais n'sortait de sa pyramide de verre J'avais une pure peur du plafond J'flippais qu'il me tombe dessus J'voulais maîtriser l'attaque de la fureur du dragon Les filles, elles voulaient jouer à touche-touche, bisous Mais pour nous, c'était normal Qu'elles prennent des coups d'boule de Zizou Ouais, j'kiffais la zik à Michael J'aurais tout fait pour être pris parmi les Street Fighters J'tapais Bison en Perfect, j'avais douze ans, j'pétais la forme Et dans les bois derrière chez moi J'cherchais où s'planquait Predator Avec trois brindilles et des potes, on s'construisait de sales cabanes On était sûrs d'pouvoir faire tomber les Boeings avec nos sarbacanes Quand on a pas grand chose, le moindre clou, c'est vital Si on avait sept cailloux en main Pour nous, c'était les boules de cristal On s'tapait d'ssus, ouais, la bagarre, c'était banal Et à chaque devoir reçu, on voulait s'frapper la madame La récré, on avait qu'ce mot au bout des lèvres Donc j'étais d'ce groupe d'élèves qui s'endormait au cours d'éveil Ça, c'est l'époque où t'as trois pommes Mais où tu crois battre le ciel Un peu plus tard, la vie t'assomme avec les bras d'Schwarzenegger C'est mon enfance, un grand tas d'souvenirs y sont entassés Mais même pour tout l'or du monde, je ne veux rien remplacer J'ai fouillé toute mon histoire Jusqu'au moindre de mes souvenirs J'ai bien dû au moins tout retourner mille fois J'ai trouvé cris d'armes, doutes, vide, larmes, sourires Soupirs, mais tout m'inspire à crier victoire J'ai fouillé toute mon histoire J'ai revu l'temps passé Des fois, j'en ai souri, des fois, j'en ai eu le sang glacé J'ai remarché sur la moindre de mes traces Et recherché les failles, mais je n'trouve rien à remplacer À peine quelque temps plus tard, de nouvelles forces m'envahissaient J'connaissais par cœur toutes les portes Tellement les profs me haïssaient Il y avait ma place à moi dans l'couloir J'y passais la moitié de l'année L'autre, je la passais sur les bancs À leur casser la tête J'étais ni méchant, ni bête, mais un bon p'tit Juste un jeune comme tant d'autres Qui se sentait faible et incompris Y avait qu'à lire toutes leurs remarques En rouge dans mon journal de classe Ils me prenaient tous pour un plouc Venant tout droit de l'Âge de Glace Mais pour nous, bâtir un avenir, était la pire de vos bêtises Aussi vague et inutile qu'un cours de trigonométrie Nous, l'avenir, c'était le soir même, les délires entre potos J'ai pété d'rire, hier, j'ai revu ma tête sur quelques photos Ha, c'était l'début des plaisirs charnels Les premières montées d'chaleur devant les jupes des d'moiselles Avant, si elles voulaient ne fût-ce qu'une bise, tu sortais l'front Kick Mais là, ne fût-ce qu'un regard et dans ton slip, ça danse la country Ouais, tout change, même ta voix et toi, t'y piges que dalle T'es tout fier, tu t'mets à sortir la Gillette pour deux poils Tu marches avec ta bande de potes, et même si t'es à quatre et demi Dans ta tête, c'est clair, t'as d'quoi éclater les États-Unis Ma vie était la leur, frère, on protégeait nos arrières Y a pas d'rêve, dédicace à Fabdub et Abdel Du Wu-Tang dans les walkmans, nous bousillant le corps On veut du rap, nous, vas-y, bouge, avec tes New Kids On The Block On faisait les durs, ouais, mais j'étais timide et réservé Planqué sous une carapace de cynisme et de fierté J'vais pas te mentir, y a aussi des moments glacés Mais même pour tout l'or du monde, je ne veux rien remplacer J'ai fouillé toute mon histoire Jusqu'au moindre de mes souvenirs J'ai bien dû au moins tout retourner mille fois J'ai trouvé cris d'armes, doutes, vide, larmes, sourires Soupirs, mais tout m'inspire à crier victoire J'ai fouillé toute mon histoire J'ai revu l'temps passé Des fois, j'en ai souri, des fois, j'en ai eu le sang glacé J'ai remarché sur la moindre de mes traces Et recherché les failles, mais je n'trouve rien à remplacer Putain, c'est fou c'que ça a filé J'ai grave besoin de prendre l'air J'ai rien vu arriver, dans un an, j'serai trentenaire Cette existence fut comme un courant d'air, un instant J'ai l'impression qu'hier, je faisais encore qu'un mètre cinquante Mais j'suis devenu un homme, à force, il est temps d'l'admettre Que j'redescende de mes nuages et que j'mange la terre Han, que j'accepte le poids du temps Que ceux qu'ont soif de rêve ici souvent devront boire du sang Et si on explose un jour, de toute façon C'est qu'on a soigné nos blessures qu'avec cette foutue poudre à canon J'ai accepté de souffrir, mais sans trop crier vengeance De marcher et de courir, s'il le faut, de sprinter sans jambes Et j'écris, histoire de ne jamais perdre le nord Histoire que je puisse croquer la vie Même si elle est salée comme la mer morte Demande à AirNox comment la zik peut être un bon psy Aucun de vos médocs ne m'fera l'effet d'un bon beat Mais j'admets que je puisse à nouveau perdre le cap Parce qu'ici-bas, les pires des monstres Portent souvent le nom de perle rare Ouais, j'connais les règles, que puis-je y faire? J'tente de garder le meilleur, pour éviter les glissements suicidaires J'avance en destination inconnue Et j'porte les stigmates de mon passé Certaines souffrances resteront insolubles Mais malgré tout, je ne trouve rien à remplacer J'ai fouillé toute mon histoire Jusqu'au moindre de mes souvenirs J'ai bien dû au moins tout retourner mille fois J'ai trouvé cris d'armes, doutes, vide, larmes, sourires Soupirs, mais tout m'inspire à crier victoire J'ai fouillé toute mon histoire J'ai revu l'temps passé Des fois, j'en ai souri, des fois, j'en ai eu le sang glacé J'ai remarché sur la moindre de mes traces Et recherché les failles, mais je n'trouve rien à remplacer J'avance en destination inconnue Et j'porte les stigmates de mon passé Certaines souffrances resteront insolubles Mais malgré tout, je ne trouve rien à remplacer J'avance en destination inconnue Et si pousser la porte, le trou noir me tente Je me souviens que la vie continue Alors, je longe les murs dans les couloirs du temps