Jean-Sébastien

Dis-moi, Jean-Sébastien, depuis quelques matins
T'as les yeux qui basculent par-dessus l'horizon
Est-ce à cause du vent par-dessus les genêts
Ou du vol des canards dans les joncs du marais?

Depuis quelques matins, si je ne dis plus rien
Quand le silence appelle la tendresse des mots
Il faut que je m'en aille labourer d'autres champs
Faut laisser notre amour reposer quelque temps

Dis-moi, Jean-Sébastien, depuis quelques matins
T'as les yeux qui basculent par-dessus l'horizon
Est-ce à cause du vent par-dessus les genêts
Ou du vol des canards dans les joncs du marais?

Voilà bien des saisons qu'ensemble on a dormi
Qu'ensemble on a rêvé au creux d'un même lit
Je voudrais savourer d'autres corps endormis
Et laisser d'autres rêves ouvrir d'autres matins

Dis-moi, Jean-Sébastien, depuis quelques matins
T'as les yeux qui basculent par-dessus l'horizon
Est-ce à cause du vent par-dessus les genêts
Ou du vol des canards dans les joncs du marais?

Si l'archet ne sait plus faire chanter le violon
Qui nous fera danser, le soir de la moisson?
Nos deux corps ont perdu le goût de la tendresse
Et ne savent plus rien des mains qui se caressent

Dis-moi, Jean-Sébastien, depuis quelques matins
T'as les yeux qui basculent par-dessus l'horizon
Est-ce à cause du vent par-dessus les genêts
Ou du vol des canards dans les joncs du marais?

Je t'ai logé du bois, assez pour cet hiver
Les oiseaux migrateurs déjà sont repartis
Quand tu les reverras dans les joncs du marais
Je ne serai pas loin, ma femme, je reviendrai