Sullivan

Quand je traîne l'ennui, quand j'ai le cœur en berne
Les soirées de gros temps, quand souffle la galerne
Je vais poser mon sac au fond d'une taverne
J'attends l'appareillage, le coude au bastingage

Quand le vieux Sullivan prend son accordéon
Moi, je pars en ballade à bord de ses chansons

Des souvenirs en vagues dérivent sur les pages
crrachées par l'oubli à mon livre d'histoire
Et je vois des images du début de mon âge
Comme des graffitis au mur de ma mémoire

Y'a des mots tout rouillés qui se mettent à fleurir
cu bout de ma folie, c'est beau comme du délire
Des amours interdites revenant du passé
Des brouillons de passions jaunis par les années

Quand meurent les cigarettes au fond des cendriers
Dans les volutes folles de la fumée qui danse
Je vois naître une fille aux courbes argentées
Qui vient faire naufrage dans mes rêves en partance