Hyper
Justeniels
3:30Ce soir, elle sort faire la fête Elle a envie d'oublier le bordel qu'il y a dans sa tête Alors elle s'en va là où les gens chantent ou les corps dansent Où les amants ivres et chavirent Jusqu'à rencontrer un cœur qui embrasserait leurs désirs Elle a envie qu'on lui dise qu'on l'aime, qu'on la trouve belle Qu'on l'aide à s'oublier au milieu des décibels Mais malgré la foule, elle se sent seule Alors, elle danse avec son ombre Et sa jupe dessine des cercles enflammés autour son corps Et je la vois, je la vois pour la première fois Et pourtant j'prie pour pas qu'ça soit la dernière On dirait qu'elle flotte sur la musique Elle est magnifique comme si son corps avait épousé le rythme Et je rêve qu'elle danse avec moi, que nos cœurs se synchronisent Que notre valse s'éternise et qu'on finisse par laisser nos âmes S'enflammer, s'unir dans un feu d'artifice Mais pour l'instant, je la regarde danser seule au milieu de tous ces gens Elle a l'air d'avoir gardé son âme d'enfant Et j'sens l'petit garçon en moi, s'imaginer jouer avec elle À sauter dans des flaques d'eau pour l'éclabousser Lui offrir des pâquerettes cueillies sur le bord de la route Espérer recevoir une lettre parfumée qu'elle m'aurait écrit Mais j'me fais bousculer hors de mes pensées, je reviens à la réalité J'vois son ombre la rattraper et son regard disparaître dans cette forêt humaine Non, je ne t'en supplie, ne pars pas Me laisse pas, laisse—moi devenir ton roi Laisse—moi t'aimer, telle que tu es Laisse—moi t'embrasser jusqu'au petit matin J'irai chercher au plus profond de mon cœur cet amour que tu rêves tant Je t'offrirai mes nuits, je t'offrirai mes jours Je te ferai pleurer parce que je suis maladroit Mais je te ferai rire aussi parce que ton sourire est le plus beau trésor qui existe sur cette terre J'sais bien que je suis sûrement utopique Et que le mythe du grand amour n'est qu'une belle connerie Mais moi ce soir, j'ai envie d'y croire J'ai envie qu'on s'évade ensemble Comme si plus rien n'avait d'importance à part nous deux Nos deux corps qui s'attirent inévitablement et nos cœurs qui s'enflamment Mais je la vois partir en tenant tous mes rêves par la main Et mon cœur hurle pour la dernière fois "je t'aime" Non, non, non, non, non, pas cette fois, attends—moi J'vais pas te laisser partir comme ça, écoute deux secondes s'il te plaît Ça va peut—être t'paraître fou, mais c'est toi, ç'a toujours été toi C'est comme si ce soir était devenu une évidence, que nos deux âmes s'était déjà apprivoisées Quand tu m'as regardé, j'ai eu l'impression que le monde entier avait disparu Qu'il restait plus que nous deux, comme si le temps s'était suspendu pendant un instant Et maintenant que j'ai touché ce rêve du bout des doigts J'ne peux pas te laisser partir comme ça Alors j'sais pas pour toi, mais moi j'ai envie d'y croire J'ai envie qu'on parte d'ici main dans la main Qu'on se libère de nos pensées obscures Et qu'on plonge ensemble dans cette utopie nocturne Qu'on rende la routine mystique et on emmerde tous les sceptiques J'ai pas grand—chose à offrir si ce n'est mon cœur cabossé et ma tête en bordel Mais j'trouverai toujours le moyen de t'écrire des poèmes pour t'prouver à quel point je t'aime Alors prends ma main, viens avec moi et si tu veux bien, disparaissons jusqu'à demain On va s'sentir, on va s'aimer et peut—être que demain deviendra l'éternité