Unenuitpourécrire.

Salut, euh
Il paraît que t'as encore disparu de la circulation
Et, je sais très bien ce que ça veut dire
Mais, y en a qui s'inquiètent, quand tu fais des trucs comme ça
Et surtout, j'te rappelle qu'on a un projet sur le feu
Alors, c'est vraiment pas le moment de te laisser enflammer
Tu devrais laisser le brouillard envahir autour de toi
Et ensuite, viens me voir, pour qu'on s'y confronte

Je pense à ma culpabilité, elle qui me regarde depuis sa fenêtre
Elle aime que je fasse du mal, puisqu'au fond, c'est ça qui la fais naitre
Elle aimerait que j'perde la tête et que mon angoisse oublie de se perdre
Elle attend d'me voir à genoux, m'entendre la supplier de se taire

Je pensais avoir fait le deuil, mais je ne fais que pleurer sur des photos
Caeli me dit que je suis protégé, mais j'ai toujours peur des fantômes
On a fermé les rideaux, donc la pudeur enlève ses draps
Elle me parle de ses tentatives de suicide, on rigole, mais en vrai c'est grave

Et je sais que les traitres médisent avec l'accord de mes potes et qu'il s'avère
Que lorsqu'on a voulu me la mettre, tu m'as rien dit, mais tu savais
Il paraît qu'le succès m'attend, mais là, je suis seul, en bas d'une tour
Il paraît qu'écrire ça fait du bien, mais pour moi ça fait rien du tout

Je vois des trucs bizarres qui se passent et des gens à demi aveugles
Elle a quitté son mec pour moi, quand j'ai dit non elle s'est remis avec
Tout seul ils font pas les fous, mais rien qu'à 10 ils se la pètent
J'ai de la rancœur et mal au cœur donc j'écoute Disiz la Peste

J'ai des tocs et des blocages, goutte de sang au fond du bocal
Et j'préfère les faire souffrir plutôt qu'admettre que je suis bancal
Les entailles sont deep au calme, je retire les épines au cut
Et je sais que c'est compliqué de voir clair quand la tristesse épie nos cœurs

Et je sais que la culpabilité te fait t'effondrer lentement
J'sais aussi que t'aimerais t'en sortir, mais pour le faire l'élan te manques

Je fais que matraquer ma tête, il est déjà 5h du mat'
Crépuscule, je connais que ça, l'album s'appelle "Au cœur du mal"
C'était quoi déjà?
J'ai plus peur de moi que des autres, et je vois que des zones
Sont noires dans mon âme, j'ai peur de voir le désordre

Dans ma tête, des sales poèmes font le bruit de cinq Boeing
Je vois mes espoirs s'abolirent, enchainé comme Sad boi
Je quitte la zone, mais pas les zonards, faut que je m'isole très loin des sonars
Laissez-moi seul pleurer son âme, mon esprit n'est plus raisonnable

5 du mat', la nuit passe vite, faut que j'change de prod si je veux écrire
Je m'auto-punis, j'ai pas besoin de toi, j'agonise et je connais mes crimes
Les yeux marqués, j'écris encore des thèmes amers
Je connais pas pire condamnation que le regard froid de ma mère

On me reproche d'être souvent dur, mais quand tu soulèves la devanture
Tu te rends compte qu'il y a peu d'acte de vendu, que j'assumerai devant Dieu
On a perdu des proches, ici la mort coûte cher et fait
En sorte que la vie nous rappelle, qu'on est fait de chair et que la chair est faible

Elle dit qu'on se réincarne seulement pour apprécier l'amour
De l'existence, c'est la manière la plus sûre pour distancer la mort
Plein de blessures en vrai ça craint, et les voir s'entasser ça crève
Ce soir la lune nous garde, alors on comprend qu'on est sacré

Et moi je fuis les pensées noires et nocives que mes démons portent
Seul, j'ai retrouvé la foi, quand j'ai dû enterrer mon pote
On a le cœur à vif, les yeux brûlés par les larmes
On a délaissé les corps pour enfin laisser parler l'âme

"Au cœur du mal"