Gardiens Pt.1
Scylla
3:50J'ai vu de nouvelles Rome, des empires chuter Des pigeons qui s'approchaient comme des aigles J'ai vu des armées d'robots se sentir humaines Des poussières d'âmes accrochées à leurs lèvres J'ai vu deux immenses portes Des pirates venus d'ailleurs Des drapeaux noirs qui fleurissaient aux balcons J'ai vu un peuple d'ogres, mais tous assis en tailleur Adossés à des cerisiers du Japon Ce soir encore, j'ai recru voir s'enflammer mon encre Des arènes en cendres, la nécrose des nations J'ai entendu une voix qui me réclamait qu'on rentre J'ai vu un homme, un enfant, une rose et un avion J'ai cru voir de l'eau, j'ai cru la boire Vider une bouteille entière et de mes mains la broyer À la lueur de l'aube, j'ai entrevu l'espoir J'ai cru rentrer chez moi, j'ai vu ma mère, les chiens aboyer J'ai vu la lumière scintiller à l'envers, l'Sahara Et que ce décor incendié se traverse à la rame Sans repères, ici, on erre, de quelle vallée parlais-tu? J'ai vu des troupes de légionnaires avalées par les dunes J'ai vu des cachalots, des orques au-d'ssus des palmiers Des manchots faire la chasse à l'homme sur des baleiniers Un capitaine douter, faire ses adieux devant une salle en mouvement Puis tout a disparu, comme mes aïeux sur sables mouvants C'est vrai qu'on avait faim, c'est vrai qu'on avait soif La folie pénétrait sous les visages C'est vrai qu'on avait rien, qu'aucun ne marchait droit Mais elles semblaient si réelles, toutes ces images C'est vrai qu'on avait faim, c'est vrai qu'on avait foi On n'a jamais vraiment pris d'âge Comme dirait l'autre "Quelquefois, il n'y a rien d'plus vrai qu'un mirage" Quelquefois Quelquefois Il n'y a rien d'plus vrai qu'un mirage Quelquefois Combien d'fois j'ai revu nos madres, les silhouettes de nos douze ans? Ces deux immenses portes dans la cour des esprits libres Combien d'fois j'me suis vu marcher sur une mer de sable en mouvement? Elle m'a forcé à sans cesse trouver l'équilibre J'ai ai vu descendre de montagnes flottantes Dans c'désert, j'ai cru voir la beauté suprême Ce genre d'image qui semble venir tout droit d'un autre monde Mais laisse l'impression d'avoir jamais rien vu de plus vrai J'ai vu des marins perdus rester là, sans pouvoir décoller l'ancre Plein d'verdure, et c'est là qu'j'ai cru voir des goélands J'ai vu des gars, là, mal placés Priant à l'est, criant "à l'aide" quand la caravane passait J'ai vu mes souvenirs d'école et de mon grenier gris J'ai entendu revenir l'écho de mon premier cri Et j'ai cru qu'j'avais séché tes larmes En vrai, ces choses qu'on a décrites n'ont jamais été là C'est vrai qu'on avait faim, c'est vrai qu'on avait soif La folie pénétrait sous les visages C'est vrai qu'on avait rien, qu'aucun ne marchait droit Mais elles semblaient si réelles, toutes ces images C'est vrai qu'on avait faim, qu'on avait foi On n'a jamais vraiment pris d'âge Comme dirait l'autre "Quelquefois, il n'y a rien d'plus vrai qu'un mirage" Quelquefois Quelquefois Il n'y a rien d'plus vrai qu'un mirage Quelquefois