Twohalvesofmyself

Pour éviter d'avoir mal j'marche constamment tout droit
Parfois ça m'arrive d'en avoir la tête qui tourne
Et de me planter sur le sol
Mais j'rêvais d'autres choses à la base

J'voulais souffrir
Sentir tout le mal lacérer mon cœur
Quitte à perdre connaissance et le regretter quelques années après
Quand tous mes souvenirs ne sont plus que des tâches
Des bribes de bonheur, fade
On se dit que c'était bien seulement parce que c'est censé l'être
Mais j'suis pas d'accord
Pour éviter de ressentir trop fort
J'suis passé à côté de tout

Diminuant mon être et ce que j'avais à offrir aux autres
Parmi toutes les fautes que j'ai faites en marchant
C'est celle‑là qui me touche le plus
Savoir que je ne serai jamais plus entier
Parce que j'avais peur de l'être à la base

Maintenant il faut effacer les traces
Celles qui partent ni à la javel
Ni avec les différences du ciel
Celles qui font mal même après

On s'en veut pour tout parce qu'on a du mal à s'accorder
Avec le temps, les gens et chacun de leurs mouvements
J'ai beau me dire que tout ça c'est pour le bon
Je peux pas m'empêcher de me sentir un peu plus lourd
À chaque fois qu'elle me touche
À chaque fois qu'elle ouvre sa bouche
Laissant passer l'air puis serrant ses lèvres
Pour prononcer des mots qu'on veut pas entendre
Sauf quand tu restes
Mais c'est rarement le cas

J'ai mal aux doigts à force de les tenir
Je ne suis bon qu'à me punir
Je devrais essayer de m'préserver
Pour les regards le temps d'un café
Et à l'odeur qu'il y avait ce jour de retrouvaille

Même si on les a laissés

Je ne sais même plus quoi répondre à chaque chose que tu me dis
Peut-être parce que j'imagine des situations qui n'existent pas
Comme la dernière fois quand j'essayais d'agir
Mais avant de le faire
J'ai remarqué qu'en fait je n'avais envie de rien
Ni de créer, ni de consommer

Y'avait un problème
Comme quand tu veux courir dans un rêve
Mais que tu sens plus tes jambes
Ça te rend tellement mal de pas comprendre
Que t'en oublies le fait de faire
Même si ce sont des gestes primaires

Et puis pourquoi faire quand on peut s'oublier?
Centrer ses idées sur les autres
Parce que c'est comme ça qu'on ressent
Quitte à ce que tout ce que tu aimes n'ait plus aucun sens
Mais ça tu comprendras qu'après

On peut jouer tout le temps qu'on veut après faut assumer
Assumer le retard qu'on a avec les gens de notre âge
Dû à l'avance qu'on avait à la moitié du leur

On n'est pas meilleurs juste remplis de détails
De chemins dans lesquels on veut pas passer consciemment
Vu que c'est rempli de failles
Mais il fallait que ça aille

En t'aimant j'ai oublié d'être libre
Comme un aimant qui empêche de vivre
On s'attire mais il y a quelque chose qui se serre entre nous
Le passé n'est plus un moment il est un goût
S'il faut allumer alors j'éteins tout

Je gâche le paysage
Je garde ce qu'on pense de moi pour nourrir mon ego
Celui que je cache mais qui prend toute la place
Parce que dans le fond il n'y a que moi
Que moi qui panse
Mais que moi qui frappe

Même si toutes ces traces se voient
Que ce soit sur le corps nu ou sur ta façon d'agir en toute conscience

Je ne t'en veux pas

Je continuerai de te donner tout
En espérant que tu ne prennes rien

J'ai beaucoup d'espoir te concernant
Vu que nous sommes liés
Pas seulement quand je tiens ta main
Par les titres par les traits
Dans le monde et sur les gens
Ensemble il y a presque un demain

Beaucoup trop d'amour pour si peu d'aimant

Je te regarderai d'aussi loin que je puisse
J'arriverai à toi par l'autre côté de la terre
Je m'arrêterai de marcher
Seulement pour contempler ce qu'il reste de nous

Puisque mon amour
Je n'existe que si tu respires
Ce qui rentre dans mes poumons je te le donne
Je ne vis que pour nous

Bien qu'aujourd'hui, je manque cruellement d'air